Aïkido Kagura Mai Dojo

Ecole d'Aïkido à Lavigny (Suisse)


Dans la fin de l’année 2010, l’école d’Aïkido de Lavigny se donne le nom de "Kagura Mai Dojo"
Ce terme de « Kagura Mai » est utilisé par le Fondateur Morhei Ueshiba pour décrire l’aboutissement d’un processus enclenché par la pratique de l’Aïkido qui va de l’art martial à la danse. L’origine de cette danse prendrait sa source dans les danses mythiques issues de la cosmogonie japonaise.


Ce terme de « Kagura Mai » pourrait être traduit par « danse inspirée et circulaire ».
Hikitsuchi Michio Sensei (élève du Fondateur durant 40 ans) parlait de « la danse ronde et magnifique qui crée le courant »

« Dans son exploration du « véritable budo », Me Ueshiba confère une importance primordiale à la danse. Selon lui, l’aïkido est, d’une part issu de la danse d’une divinité, danse qu’il nomme « furumai »et, d’autre part, doit aboutir à une danse qu’il nomme « Kagura Mai ». L’aïkido est donc lié d’une manière subséquente, voire intrinsèque, à l’art du danseur. On serait alors tenté de conclure que l’art de Ueshiba est un art de l’esthétique. Ce serait se méprendre sur la nature de Kagura Mai de Ueshiba qui renvoie en effet aux danses extatiques (Kagura) qui seraient le fait d’un danseur sous l’emprise d’une divinité. Ses pas, loin d’être posés pour la beauté du geste qu’auraient pu apprécier un spectateur, se faisaient sous le regard du dieu pour l’inviter et ressortaient de la circumambulation. Le caractère esthétique du geste n’est que secondaire. Le Kagura Mai apparaît ainsi dans les explications de Ueshiba comme le stade où le combat est non pas nié mais dépassé. Une harmonie s’impose entre les pratiquants au point où, en lieu et place du heurt, un mouvement ordonné « jaillit ». Il est remarquable que Me Ueshiba parle d'une danse à la fois spontanée et géométrique : le bel ordre du Kagura Mai, qui ressort non pas seulement de la forme du cercle mais aussi de celles du carré et du triangle, serait le fait non d’un calcul et d’une volonté consciente, mais témoignerait alors d’un principe ordonnateur (l’Un) et d’une réalité spirituelle rationnelle. C’est bien cela qui fait dire à Me Ueshiba que la gestuelle est produite de manière « scientifique ». A ce niveau d’expérience qu’est celui de Ueshiba Morihei, le geste « instinctif » (non-raisonné, du domaine corporel) semble montrer dans son exécution une strucure ordonnée inconsciente ».

Newsletter de mai 2010
Bruno Traversi – A propos du vocabulaire de Maître Ueshiba Morihei,
Editions du Cenacle de France
Collection « Autour de Ueshiba »